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Domitor

Copyright Comedies and More
From the Library of Congress

Auteurs divers
États-Unis / 1894-1940 / 2:15:16 / Silencieux, intertitres anglais

Montage rassemblant 13 remarquables films courts récemment numérisés par la Library of Congress (États-Unis), dont les thèmes font écho au programme du colloque Domitor 2022, intitulé « Copy/rights and early cinema » (événement en ligne, du jeudi 9 au dimanche 12 juin 2022).

A montage of 13 remarkable short films recently digitized by the Library of Congress, whose themes echo the program of the Domitor 2022 conference, entitled "Copy/rights and early cinema" (online event, Thursday, June 9 to Sunday, June 12, 2022).

  • Pruning the Movies (Nestor, États-Unis, 1914, 5')
    Avec Harry L. Rattenberry, Carmen de Philippi, Eddie Lyons, Lee Moran.
  • Imperial Japanese Dance (Edison, États-Unis, 1894, 0'30")
  • Early Edison Camera Tests (Edison, États-Unis, 189?, 1')
  • Censorship and Its Absurdities (Edison, États-Unis, 1915, 5')
  • In Wrong (Crystal, États-Unis, 1914, 10')
    Réalisé par Phillips Smalley. Avec Vivian Prescott, Charles DeForrest.
  • Tillie's Tomato Surprise (Lubin, États-Unis, 1915, 11')
    Réalisé par Howell Hansell. Avec Marie Dressler.
  • Indian Land Grab (Champion, États-Unis, 1910, 11')
  • The Stolen Play (Falcon Features, États-Unis, 1917, 12')
    Réalisé par Harry Harvey. Avec Ruth Roland, William Conklin.
  • And the Villain Still Pursued Her (Vitagraph, États-Unis, 1906, 6')
    Réalisé par J. Stuart Blackton. Avec Paul Panzer.
  • The Doll's Revenge (Hepworth, UK, 1907, 3')
    Réalisé par Lewin Fitzhamon. Avec Gertie Potter, Bertie Potter.
  • The Disintegrated Convict (Vitagraph, États-Unis, 1907, 5')
  • The Mexican Joan of Arc (Kalem, États-Unis, 1911, 9')
    Réalisé par Kenean Buel. Avec Jane Wolfe, Carlyle Blackwell, Alice Joyce.
  • Fads and Fashions of 1900 (Anonyme, États-Unis, 194?, 2')

Films issus de la collection nitrate et de sauvegardes 35 mm safety de la Library of Congress en vue du colloque Domitor 2022 consacré à la question du copyright. Remerciements à Tami Williams et Maggie Hennefeld (Domitor, association internationale de recherche sur le cinéma des premiers temps), Lynanne Schweighofer et David Pierce (Library of Congress Packard Campus for Audio-Visual Conservation).


En janvier 2022, le Domitor Conference Committee a reçu plus de 250 films numérisés envoyés par David Pierce et Mike Mashon de la Library of Congress, archive d'accueil du colloque cette année. C'est à partir de ces films que nous avons élaboré ce programme rassemblant les fragments les plus évocateurs, que nous avons le plaisir de vous présenter.

Nous avons choisi des films en lien avec le thème de la conférence, « Copy/rights and early cinema ». Les films vont de la comédie à propos de la censure (Pruning the Movies et Censorship and Its Absurdities), aux actualités qui mettent en évidence leurs propres marques (Imperial Japanese Dance et Fads and Fashions of 1900) en passant par les adaptations de textes sans copyright, qui posent la question de la convergence entre reproduction technologique et droits sociaux.

Indian Land Grab et The Mexican Joan of Arc montrent des Indiens d'Amérique et des personnages mexicains (joués par des acteurs blancs) qui se font justice et se vengent d'avoir été dépossédés de leurs terres, ainsi que du meurtre des leurs. The Stolen Play met en scène les enjeux mortels d'un vol de droits d'auteur, quand un voleur hypnotise la secrétaire d'un dramaturge aveugle. Un personnage dépose le brevet d'une caméra dans In Wrong, tandis que c'est l'invention d'un costume de chauve-souris volante qui devient le nœud d'un héritage compliqué dans Tillie's Tomato Surprise, avec l'indomptable humoriste canadienne Marie Dressler. The Doll's Revenge, Disintegrated Convict et And the Villain Still Pursued Her sont des films à trucs qui, sous leur forme grotesque de farce, répondent à nos thèmes de façon plus large.

Certains de ces films ont longtemps été considérés comme perdus, d'autres ont été purement et simplement oubliés, en attendant que votre regard les ramène à la vie.

Maggie Hennefeld


Programme du colloque « Copy/rights and early cinema »

Copyright, droit d'auteur, dépôts et licences : qui détient les droits de reproduction des films, et comment ces droits conditionnent-ils l'accès aux autres domaines de la démocratie et de la culture ? À travers de multiples contextes nationaux, le droit légal de copier, distribuer et projeter des films fut aussi central que les brevets pour les débuts de l'industrie cinématographique. Le piratage était également très répandu et a sans doute contribué à une internationalisation très rapide de cette industrie. L'institutionnalisation du dépôt légal a contribué à la conservation d'œuvres qui seraient autrement perdues. D'autres types de droits étaient également en jeu. Que dire des droits sur les représentations dramatiques ou des droits d'adaptation d'un texte à l'écran ? Et le droit d'être filmé, ou de ne pas l'être, impliquant des questions de vie privée et de publicité non désirée ? Bien sûr, ces droits n'étaient pas à la portée de tous, marqués qu'ils étaient par des différences ethniques et raciales, des différences de classe, de genre, de sexualité et de nationalité, qui continuent encore aujourd'hui à en limiter l'accès.

Ce colloque aborde la question du droit et du non-droit dans les contextes divers de la propriété, de la copie, du piratage et de la vie privée aux débuts du cinéma. On peut penser aux défis bien connus auxquels furent confrontés les fabricants devant appliquer le « droit d'auteur » à la nouvelle marchandise qu'était le « film », aux guerres des brevets et des sociétés de production, ainsi qu'à la première reconnaissance des « œuvres cinématographiques » à la Convention de Berlin de 1908. Mais quelles autres histoires nationales et locales reste-t-il à raconter ? Qui fut légitimé et protégé par les droits de reproduction, par le copyright, dans les premières décennies du cinéma ? Qui a bénéficié du vide juridique, et qu'a permis l'absence de droit d'auteur en termes de création ? Qui fut marginalisé ou dépossédé par ces mêmes droits ? Que signifiaient les questions de droit d'auteur pour les artistes afro-américains ou pour les créateurs de films en dehors de l'Europe et de l'Amérique du Nord ? Et comment pouvons-nous étendre le sujet à de nouvelles façons de penser l'histoire du cinéma dans le contexte d'autres luttes, comme la relation entre les droits civiques et la condition des femmes (travail domestique, maternité, garde d'enfants) ?

Voir le programme (en anglais) du colloque : https://domitor.org/conference/2022-culpeper-conference/