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Avant-gardes et incunables

Soleil

Pierre Clémenti
France / 1988 / 16:52
Avec Pierre Clémenti.

Pierre Clémenti raconte sa vie de bohème avec mélancolie. Ses années d'emprisonnement en Italie, sa mère adorée, les rues de Paris, Marie-Laure de Noailles... Comme si Rimbaud s'était saisi d'une caméra. Clémenti écrit : « Ce dernier film est celui que je préfère... J'ai laissé ma plume au vestiaire le jour où les mots se sont envolés, le jour où les mots ont perdu leur sens. »

Film numérisé en 2K à l'Institut audiovisuel de Monaco à partir d'un internégatif 16 mm et du négatif son, en collaboration avec Balthazar Clémenti, l'Institut audiovisuel de Monaco, la Cinémathèque française et avec la participation du Centre Pompidou.
Tous les films de Pierre Clémenti, en version restaurée, sortiront prochainement en DVD/Blu-ray chez Potemkine Films.


« Il est arrivé un jour où j'ai senti qu'il fallait dépasser les mots du poème, que ces mots devaient prendre corps, devenir gestes, actes – et ce dépassement, ce fut pour moi le théâtre et le cinéma, la poésie de la vie. J'aime bien le cinéma, j'aime l'image qui est la trace de ce que tu as oublié, de cette part de toi que tu as perdue. Très vite, en un instant, tu redeviens le familier de ton passé. Je fus cet homme-là, qui court à travers l'écran. Et au moment même où tu joues, tu es déjà celui qui plus tard te verra. Je crois qu'un film est un lien, qui te rattache aux autres comme à toi-même, à ce que tu as été comme à ce que tu n'es pas, un lieu de rencontre entre frères qui ne se connaissent pas et dont le hasard d'une représentation mêle les destins à travers le temps et l'espace. » (Pierre Clémenti, Quelques messages personnels, 1971)

« On essaie toujours de te ramener dans le rang pour que tu aides à traire le public. Quand les gens me disent que j'ai raté ma carrière, ils ne savent pas ce que je suis en train de faire. Il faut savoir disparaître pour renaître ailleurs. J'apprends ma mort tous les mois. J'ai fait mon temps et je trouve ça normal. Je me fous d'être oublié, mais j'aime renaître de temps en temps, dans des choses qui en valent la peine. » (Pierre Clémenti, Les Inrockuptibles, 1998)